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Le partage est essentiel pour se rétablir des TCA et des addictions

Dernière mise à jour : 25 mai




Partage, partager, écouter, parler

Partager, c’est exprimer ce que l’on ressent, ce que l’on vit, ce que l’on traverse – que ce soit une joie, une douleur, une peur ou un espoir.

 

Partager, ce n’est pas seulement “parler” : c’est créer un pont entre soi et l’autre, un espace de reconnaissance mutuelle, où la souffrance devient un peu plus légère, simplement parce qu’elle n’est plus portée seule.


Partager, c’est aussi oser demander de l’aide

Parfois, on pense qu’on doit tout gérer seule, qu’on dérange, qu’on exagère, ou que ça passera.

Mais non. Partager ce que tu ressens, c’est tendre la main. C’est dire : « J’ai besoin de soutien. Je n’y arrive plus seule. »

Et il n’y a aucune honte à ça. Au contraire, c’est un acte de courage. Parce que demander de l’aide, c’est reconnaître que tu mérites d’aller mieux. Et que tu n’as pas à porter tout ça seule.

 

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) et les addictions (à l’alcool, aux drogues, aux médicaments…) sont bien plus que des problématiques de comportement : ce sont souvent des mécanismes de survie, des tentatives pour apaiser une souffrance intérieure.

Et au cœur de cette souffrance, il y a bien souvent une émotion refoulée, une solitude profonde, ou une douleur qui n’a pas été exprimée.

 

Dans cet article, je t’invite à explorer pourquoi parler, exprimer ce que l’on ressent, et partager son vécu sont des actes puissants qui peuvent littéralement transformer un chemin de souffrance en chemin de reconstruction, et avec qui le faire.

Je te parle de l'importance de l'écoute dans le partage, et aussi de mon expérience.

 


🤔 Pourquoi partager ?


🔵 Rompre le silence, sortir de l’isolement

Les TCA et les addictions s’installent souvent dans le silence et la solitude.

Par peur du jugement, par honte ou parce qu’on pense que “personne ne peut comprendre”, on garde tout pour soi. Ce silence devient un terrain fertile pour que la souffrance prenne toute la place.

 

Parler permet de briser ce silence, de se sentir moins seule et de comprendre que d’autres traversent ou ont traversé les mêmes épreuves.

C’est envoyer un message à soi-même : “Ce que je ressens compte. Je mérite d’être entendue.”

En exprimant ce qu’on vit, même à voix basse, on crée de l’espace pour respirer, pour être vue, entendue, reconnue. Et cela change tout.

 


🔵 Nommer ce que l’on ressent : le premier pas vers le rétablissement

Mettre des mots sur ce qu’on vit, c’est reconnaître ses émotions, ses douleurs, ses besoins.

Cela donne une forme, une réalité à ce qui était flou ou refoulé.

 

Dire “je me sens vide”, “je mange pour me punir”, “je bois pour ne plus penser”, ce n’est pas une faiblesse. C’est un acte de courage immense, le premier pas vers la liberté intérieure.

 


🔵 Sortir du déni : quand la parole éclaire ce qu’on ne voulait pas voir

Tant que l’on garde tout pour soi, il est facile – et parfois nécessaire – de minimiser, de fuir ou de nier ce qu’on vit vraiment. C’est une forme de protection. Mais ce déni, s’il dure, nous empêche d’avancer. Parler, c’est commencer à regarder les choses en face. Mettre des mots, c’est mettre de la lumière. On prend conscience de ce qu’on traverse, on réalise l’impact que cela a sur nous. Et cette prise de conscience, même inconfortable, est une étape essentielle vers la guérison.

Parce qu’on ne peut pas soigner ce qu’on refuse de voir.

 

 

🔵 Exprimer ses émotions pour libérer la pression

Une émotion non exprimée ne disparaît pas. Elle reste en nous, comprimée, et finit souvent par s’exprimer autrement : par la nourriture, par la fuite dans une addiction, par des comportements destructeurs. C’est un peu comme une cocotte-minute qui finit par exploser.

 

Parler de ses émotions, c’est ouvrir la soupape. Cela permet d’éviter qu’elles ne débordent sous forme de crises, de compulsions ou de rechutes. L’expression émotionnelle est un mécanisme de régulation puissant et naturel que nous avons tous en nous.

 

 

🔵 Se sentir comprise, soutenue, validée

Lorsqu’on ose parler à quelqu’un de confiance – un thérapeute, un coach, un proche bienveillant – on reçoit un miroir bienveillant. L’autre ne juge pas. Il écoute, accueille, comprend. Et ce simple échange peut avoir un pouvoir réparateur énorme.

 

Ce soutien nous rappelle que nous ne sommes pas seuls. Il nous offre la possibilité de changer de regard sur nous-mêmes et de trouver des ressources que nous pensions perdues.

En s’ouvrant à une personne de confiance (coach, thérapeute, groupe, proche), on peut obtenir un regard extérieur, du réconfort, et parfois des outils concrets pour avancer.

 

 

🔵 Reprendre le pouvoir sur sa vie

Exprimer, c’est reprendre le contrôle. Tant que l’addiction ou le trouble alimentaire dicte nos actes en silence, on subit. Dès qu’on parle, qu’on met de la conscience sur ce qu’il se passe en nous, on devient actrice de son processus de guérison et de notre histoire.

 

Cela ne veut pas dire que tout s’arrange du jour au lendemain. Mais chaque mot posé, chaque émotion reconnue, chaque pas vers l’expression de soi est une victoire sur le silence et une porte ouverte vers la guérison.


 

🤔 Avec qui partager ?

 

Partager, c’est essentiel. Mais avec qui le faire en toute sécurité ?

Voici quelques repères pour choisir la bonne personne ou le bon espace pour déposer ta parole :

 

🟣 Un professionnel formé à l’écoute

Un coach spécialisé, un psychologue, un thérapeute, un addictologue, un psychiatre ou un nutritionniste formé aux TCA ou aux addictions peut t’écouter sans jugement et t’accompagner avec des outils adaptés. Ce cadre sécurisé te permet de parler librement, avec un regard neutre et soutenant.

 

Pourquoi une professionnelle qui a traversé des TCA ou des addictions est souvent bien placée pour aider ?

Quand on a soi-même traversé des troubles du comportement alimentaire ou une addiction, on sait ce que c’est. On connaît les pensées qui tournent en boucle, les émotions difficiles à gérer, la honte, les moments de découragement, les envies de s’en sortir mais sans savoir comment.

Alors, quand on en parle, ce n’est pas juste avec des mots, c’est avec le cœur, avec authenticité.

Et ça, ça change tout. Parce qu’on se sent comprise, enfin. Pas jugée, pas seule.



🟣 Un groupe de parole ou une communauté

Les groupes de soutien (en ligne ou en présentiel) te permettent de parler avec d’autres personnes qui vivent des situations similaires. Cela t’apporte un fort sentiment d’identification et un soutien collectif.

Les groupes de parole offrent quelque chose de rare et précieux : un espace où l’on peut être soi, sans masque. Où l’on peut dire ce qu’on vit, ce qu’on ressent, sans peur d’être jugée. Rien que ça, c’est déjà énorme. Dans ces espaces, on réalise qu’on n’est pas seule, qu’on n’est pas « anormale », et que d’autres vivent les mêmes choses en silence. On se sent comprise, soutenue.

Parfois, on n’a même pas besoin de parler : le simple fait d’écouter les autres, ça fait écho, ça libère. C’est dans ces moments-là qu’on commence à poser des mots sur ce qu’on traverse, qu’on avance, pas à pas, entourée. Parce que oui, parler ça soigne. Et être écoutée avec bienveillance, ça change tout.

Dans ces groupes, on rencontre d'autres personnes sur le chemin du rétablissement, des amis, avec qui nous aurons des relations privilégiées et qui pourront être un soutien en dehors des groupes.

 


🟣 Une personne de confiance dans ton entourage

Cela peut être un(e) ami(e), un membre de ta famille ou ton/ta partenaire.

Parler à un proche peut vraiment soulager. Mettre des mots, se sentir écoutée, soutenue, ne plus porter seule ce qu’on garde en soi.

Mais il est important de le faire avec une personne bienveillante, disponible émotionnellement, qui saura accueillir ce qu’on dit sans minimiser, sans juger, sans vouloir “réparer” trop vite.

Parfois, un proche, même avec les meilleures intentions du monde, peut se sentir démuni ou maladroit. Et ce n’est pas contre nous.

D’où l’importance d’être à l’écoute de ses ressentis : si on sort d’une discussion en se sentant encore plus mal ou incomprise, c’est peut-être qu’on n’a pas frappé à la bonne porte. Choisir à qui on parle, c’est aussi prendre soin de soi.

  


🟣 Avec toi-même

  Parler peut faire du bien, mais seulement dans un cadre sécurisant. C’est pour ça qu’il est important de :

  • choisir la bonne personne (ouverte, empathique, capable d’écouter sans vouloir résoudre),

  • préparer ce que tu veux dire, et jusqu’où tu es prête à aller,

  • respecter ton rythme : tu n’as pas à tout dire d’un coup, ni à te justifier.

Et si tu ne trouves pas cet espace dans ton entourage, les groupes de parole ou les professionnels, l’écriture peut être une alternative.


Quand parler à quelqu’un est trop difficile, commence par écrire ce que tu ressens dans un journal ou dans une lettre. C’est déjà une forme d’expression puissante, qui prépare le terrain pour aller plus loin.

J’ai développé l’importance de l’écriture dans un article : l'’écriture comme outil thérapeutique dans les TCA et les addictions

 


👂🏻 Partager c'est aussi écouter


Partager, ce n’est pas seulement parler de soi : c’est aussi savoir écouter.

L’écoute attentive et bienveillante crée un espace de confiance, où chacun peut se sentir accueilli, entendu et respecté.


🌱 Écouter les autres pour mieux se comprendre soi

Quand on écoute quelqu’un partager ses émotions, ses pensées, son vécu, cela fait souvent écho en nous. On se reconnaît dans certaines phrases, dans certaines douleurs. Cela aide à mettre des mots sur ce qu’on ressent nous aussi, parfois sans en avoir conscience. L’écoute devient alors un miroir bienveillant, qui nous aide à avancer intérieurement.


🤝 Briser le sentiment de solitude

En écoutant des personnes qui traversent ou ont traversé les mêmes épreuves, on réalise qu’on n’est pas seule. Cela normalise l’expérience, diminue la honte, et renforce le sentiment d’appartenance. Cela change la perception : « je ne suis pas anormale, je suis humaine ».


🧠 Sortir de ses propres schémas

Quand on est enfermée dans une souffrance, on tourne souvent en rond avec les mêmes pensées. Écouter d’autres points de vue, d’autres parcours, d’autres façons de faire ou de ressentir permet d’ouvrir le champ des possibles. Cela nous inspire, nous donne de nouvelles idées ou perspectives.


💞 Développer la compassion (pour les autres et pour soi)

Écouter, c’est aussi apprendre à se connecter à l’autre sans jugement. Cela renforce l’empathie, la douceur, la patience — et on commence petit à petit à diriger cette bienveillance vers soi aussi. Ce mouvement d’ouverture du cœur est profondément réparateur.


🎯 Écouter pour trouver ses propres solutions

Écouter les autres, c’est parfois ouvrir une porte à l’intérieur de soi. En entendant un témoignage, un mot juste, une expérience partagée, on peut soudain faire le lien avec sa propre histoire.

Cela stimule la réflexion, réveille des prises de conscience et permet de voir autrement une situation qui semblait bloquée.

Par l’écoute, on ne reçoit pas une solution toute faite — on accède à des pistes, des exemples, des clés qui nous permettent de construire notre propre chemin.

Cela favorise l’autonomie, le discernement et surtout… l’espoir.



🎯 Mon expérience du partage


Pendant longtemps, j’ai gardé pour moi ce que je ressentais, ce que je vivais.

J’avais l’impression que personne ne pouvait comprendre ma maladie, ma souffrance, l’horreur de mon quotidien. J'avais honte.

Ce silence m’a isolée. Et dans cet isolement, mes compulsions alimentaires et mes addictions ont pris de plus en plus de place.

 

Le jour où j’ai parlé, vraiment parlé, à une personne qui m’a écoutée sans jugement, une lueur d’espoir est apparue.

C’était ma thérapeute en centre de traitement, qui était elle-même dépendante en rétablissement. J’avais déjà parler à des professionnels avant, mais je ne m’étais pas sentie comprise, ni aidée. Le soutien était surtout médical.

J’ai appris à me confier à cette femme qui m'a guidée pas à pas dans cette nouvelle vie 💜


J’ai participé à de nombreux groupes dans lesquels j'ai partagé (parler et écouter) :

  • Alcooliques Anonymes (AA), Narcotiques Anonymes (NA), Outremangeurs Anonymes (OA), Dépendants Affectifs Anonymes (DAA)…

  • Des ateliers d'entraide avec ma thérapeute

  • Des groupes Facebook

La force d’un groupe est incroyable 💚


J’ai également partagé avec beaucoup d’amies sur le chemin du rétablissement. Des heures passées au téléphone, en dehors des réunions… J'ai beaucoup d'amour et de gratitude pour ses femmes sans qui je ne serais peut être plus là 🩷


J'ai aussi partagé avec mes proches parfois sur des sujets choisis ❤️



Le partage reste un réflexe essentiel encore aujourd’hui pour moi car

une joie partagée s’amplifie, une souffrance partagée s’adoucit

 


🫶🏻 En conclusion : la parole comme chemin de libération

 

Le partage est essentiel pour se rétablir et se reconstruire après des TCA, des addictions ou des comportements d'évitement problématiques.

Il n'y a pas de meilleur écoute, entraide qu'entre personnes ayant vécu des troubles du comportements (TCA et addictions).

 

Parler, ce n’est pas simplement raconter. C’est oser être soi, vulnérable, authentique. C’est honorer ses ressentis, reconnaître ses blessures et dire “je veux m’en sortir”.

 

Alors si tu te reconnais dans ces lignes, sache que tu as le droit de parler, tu as le droit de demander de l’aide. Et surtout, tu n’as pas à affronter cela seule.

 


Exprimer ce que tu ressens ne te rend pas faible.

Ça te rend libre !


🌈 Aujourd’hui, je veux offrir à celles que j’accompagne un espace sécurisant 

pour parler librement, sans honte, sans peur.

Parce que la parole peut sauver.

Elle m’a sauvée



 




 
 
 

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