Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) : comprendre pour mieux s’en libérer
- Axelle Ramos
- il y a 2 jours
- 9 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 19 heures

Si manger est devenu une source d’angoisse, de contrôle ou de perte de contrôle… vous n’êtes pas seule.
Les TCA (Troubles du Comportement Alimentaires) touchent des millions de femmes dans le monde, à tous les âges et à toutes les étapes de la vie.
Dans cet article, je vous propose d’aller au-delà des apparences pour comprendre ce qui se cache vraiment derrière les troubles du comportement alimentaire (TCA).
Ensemble, nous explorerons leurs différentes formes, les facteurs qui peuvent les déclencher, leurs répercussions sur le corps, l’esprit et la vie quotidienne… mais aussi le lien intime qu’ils entretiennent avec nos émotions, notre estime de soi et notre rapport au corps.
Parce que les TCA ne parlent pas seulement de nourriture — ils parlent avant tout de souffrance, de contrôle, de peur et de recherche d’apaisement.
🌀 Qu’est-ce qu’un TCA ?
Les TCA sont des troubles psychiques reconnus qui se manifestent par des comportements alimentaires perturbés, allant de la restriction à la compulsion, et s’accompagnent toujours d’une souffrance émotionnelle profonde.
Certains spécialistes préfèrent parler de troubles des conduites alimentaires, pour souligner qu’il ne s’agit pas d’un seul comportement isolé, mais bien d’un ensemble complexe de conduites alimentaires altérées, influencées par les émotions, les pensées et la perception de soi.
Ces troubles sont considérés comme de véritables maladies, officiellement classées dans le DSM-5 (manuel de référence pour le diagnostic des troubles mentaux) et la CIM-11 (Classification internationale des maladies, 11ᵉ édition, OMS).
🌀Les TCA les plus souvent évoqués :
🟣 Anorexie mentale
Le mot “anorexie” vient du grec : “a” (sans) et “orexis” (appétit) — littéralement “absence de faim”.
Certaines maladies peuvent provoquer une perte d’appétit physique (grippe, gastrite...) mais l’anorexie mentale, c’est différent : ce n’est pas le corps qui refuse de manger. C’est l’esprit qui contrôle, restreint et lutte.
L’anorexie mentale se caractérise par :
🔹 Une restriction alimentaire importante, entraînant un poids significativement bas
🔹 Une peur intense de prendre du poids ou de devenir “grosse”
🔹 Une perception corporelle altérée : vision déformée du corps, non-reconnaissance de la gravité de la maigreur
Deux types d’anorexie (DSM-5)
🔹 Type restrictif
✦ Sur les 3 derniers mois, absence de crises d’hyperphagie ou de comportements purgatifs (vomissements, laxatifs...)
✦ La perte de poids est obtenue par le régime, le jeûne ou l’activité physique excessive
✦ Ce type reflète souvent un besoin intense de contrôle, de perfection et une peur de “lâcher prise”
🔹 Type accès hyperphagiques / purgatif
✦ Sur les 3 derniers mois, présence d’accès de gloutonnerie et/ou de comportements purgatifs
✦ Il traduit une alternance entre contrôle et perte de contrôle, souvent accompagnée de culpabilité et de honte
🟣 Boulimie
Le mot “boulimie” vient du grec “bous” (bœuf) et “limos” (faim) — littéralement “faim de bœuf”, ou “faim dévorante”.
La boulimie se caractérise par :
🔹 Des accès hyperphagiques récurrents : ingestion, en peu de temps (souvent moins de 2 heures), d’une grande quantité de nourriture — bien au-delà de ce que la plupart des gens mangeraient dans les mêmes circonstances
🔹 Un sentiment de perte de contrôle : la sensation de ne pas pouvoir s’arrêter de manger, ni contrôler ce que l’on avale, ni combien
🔹 Des comportements compensatoires : pour “effacer” la crise et éviter la prise de poids : vomissements, laxatifs, diurétiques, jeûne, sport excessif…
🔹 Une estime de soi fragilisée : l’image du corps, le poids, la forme deviennent des repères majeurs pour s’évaluer, se juger, se sentir “valable”
🔹 Une fréquence caractéristique (DSM-5) : ces crises et comportements compensatoires surviennent au moins une fois par semaine pendant 3 mois
⚠️ Ce trouble ne survient pas exclusivement pendant un épisode d’anorexie mentale
🟣 Hyperphagie boulimique - Accès hyperphagiques (binge-eating disorder)
Le mot “hyperphagie” vient du grec “hyper” (trop) et “phagein” (manger) — littéralement “trop manger”.
Mais ce trouble ne se résume pas à “manger trop”.
L’hyperphagie se caractérise par :
🔹 Des accès hyperphagiques récurrents : ingestion, en peu de temps (souvent moins de 2 heures), d’une grande quantité de nourriture — bien plus que ce que la plupart des gens mangeraient dans les mêmes circonstances
🔹 Une perte de contrôle pendant la crise : impression de ne pas pouvoir s’arrêter, ni maîtriser la quantité ou la nature de ce que l’on mange
🔹 Des comportements caractéristiques (au moins trois) :
✦ Manger beaucoup plus rapidement que la normale
✦ Manger jusqu’à se sentir inconfortablement pleine
✦ Manger sans faim réelle, par automatisme ou émotion
✦ Manger seule, par honte ou gêne
✦ Ressentir du dégoût, de la culpabilité ou de la tristesse après la crise
🔹 Une détresse psychique importante : les crises entraînent un profond mal-être, une honte, une perte d’estime de soi
🔹 Une fréquence définie (DSM-5) : les crises surviennent au moins une fois par semaine pendant 3 mois
⚠️ Contrairement à la boulimie, il n’y a pas de comportements compensatoires (vomissements, jeûne, sport excessif…)
🟣 Les TCA atypiques (souvent moins connus) :
🔹 PICA
Ingestion répétée de substances non comestibles : terre, papier, craie, savon, cheveux…
Ce comportement n’est pas culturel ou socialement accepté, et il persiste au-delà d’un âge où cela serait “normal”.
🔹 Mérycisme (ou trouble de la rumination)
Régurgitation répétée des aliments après les avoir avalés, sans cause médicale, suivie d’une remastication, d’une réingestion ou d’un rejet.
🔹 Évitement ou Restriction de l’ingestion d’aliments (ARFID)
Restriction alimentaire importante sans peur de grossir, mais liée à
✦ un manque d’intérêt pour la nourriture
✦ des particularités sensorielles (textures, odeurs, couleurs)
✦ ou la peur d’une conséquence négative (étouffement, nausée, vomissement)
🔹 Orthorexie
Obsession pour une alimentation considérée comme « parfaite » et « saine », marquée par la peur excessive de consommer des aliments jugés « mauvais » ou « impurs ».
L'orthorexie ne figure pas officiellement dans le DSM-5,
🔹 Compulsions alimentaires
Elles ne sont pas un trouble reconnu à part entière dans le DSM-5, mais un symptôme central présent dans plusieurs TCA, notamment la boulimie et l’hyperphagie.
Il s’agit d’envies irrépressibles de manger, souvent déclenchées par une émotion : stress, colère, tristesse, vide, fatigue…
Ces épisodes peuvent ressembler à des crises, mais ils ne sont pas forcément aussi intenses ni aussi fréquents que dans les troubles diagnostiqués.
Les compulsions deviennent problématiques lorsqu’elles deviennent le principal moyen de gérer ses émotions.
Même si certains TCA sont rares ou atypiques, ils peuvent avoir des conséquences physiques et émotionnelles tout aussi importantes que les formes plus connues. Ils méritent donc une attention et un accompagnement adaptés.
🌀 Les facteurs impliqués dans les TCA
Les troubles du comportement alimentaire ne résultent jamais d’un seul facteur. Ils sont le fruit d’une interaction complexe entre différents éléments personnels, psychologiques et environnementaux.
🔹 Facteurs liés à l’adolescence
Période de grands changements physiques, émotionnels et sociaux
Recherche d’identité et besoin d’appartenance
Pression pour correspondre aux normes esthétiques et sociales
Premiers conflits avec l’image corporelle et l’alimentation
🔹 Facteurs liés aux traumatismes
Événements douloureux ou stressants (abus, violences, deuil, ruptures)
Traumatisme émotionnel non résolu pouvant entraîner un recours aux TCA comme mécanisme de défense
Difficulté à gérer le stress post-traumatique ou les émotions fortes
🔹 Facteurs liés aux régimes
Pratiques alimentaires restrictives qui peuvent déclencher un cercle vicieux de privation et de compulsions
Rigidité alimentaire, peur de “perdre le contrôle”
Régimes répétés qui fragilisent le rapport à la nourriture et au corps
🔹 Facteurs génétiques
Prédisposition héréditaire pouvant influencer la vulnérabilité aux TCA
Transmission familiale possible de certains traits psychologiques (perfectionnisme, anxiété...)
🔹 Facteurs environnementaux
Pression sociale et culturelle valorisant la minceur et l’apparence physique
Influence des médias et des réseaux sociaux avec des standards souvent irréalistes
Environnement familial parfois marqué par des attitudes rigides ou conflictuelles autour de la nourriture et du corps
Événements de vie stressants ou changements majeurs
🌀 Caractéristiques communes des personnes souffrant de TCA
🟦 Émotionnelle
Difficulté à identifier et exprimer ses émotions
Utilisation de la nourriture pour gérer les émotions (réconfort, apaisement, vide intérieur, colère, anxiété, tristesse)
Sentiment de mal-être persistant
Culpabilité fréquente après avoir mangé ou lors des crises
Honte vis-à-vis de son corps, de ses habitudes alimentaires ou de soi-même
Manque d’estime de soi et manque de confiance en soi
Manque d’affirmation de soi
Peur du rejet, sensibilité accrue au regard des autres
Sentiment de vide intérieur, d’impuissance et d’insatisfaction chronique
Rejet du plaisir lié à la nourriture ou à d’autres aspects de la vie
Attachement excessif aux autres, à leurs avis ou à certaines habitudes rassurantes
🟩 Cognitive
Perfectionnisme élevé (apparence, performances, objectifs de vie)
Besoin fort de contrôle (sur son corps, ses émotions, son environnement)
Rigidité psychologique, pensée binaire (“tout ou rien”)
Croyances négatives autour de soi et de son corps
Obsessions autour de la nourriture, du poids et de l’image corporelle
Association du poids à la valeur personnelle
Pensée centrée sur l’approbation et la validation externes
🟧 Comportementale
Restriction alimentaire stricte ou alternance restriction/excès
Épisodes de compulsions alimentaires, parfois suivis de comportements compensatoires (vomissements, sport intensif, laxatifs)
Isolement social pour éviter les repas en groupe ou les situations où la nourriture est présente
Vérifications répétées du corps (pesée fréquente, miroir, mesure)
Planification obsessionnelle des repas ou comportements alimentaires ritualisés
Évitement de certains aliments par peur de “perdre le contrôle”
Évitement des activités procurant du plaisir par peur de se “laisser aller” ou de “perdre le contrôle”
🌀 Les impacts dans la vie quotidienne
Vivre avec un trouble du comportement alimentaire, c’est souvent faire face à un ensemble de conséquences lourdes qui touchent tous les aspects de la vie, au-delà de l’alimentation elle-même.
🔹 Prisonnière de ses pensées
La nourriture, le poids et l’image corporelle deviennent obsédants, envahissant les pensées du quotidien
Difficulté à penser à autre chose, à se concentrer sur des activités ou projets, car une grande partie de l’énergie mentale est consacrée à ces préoccupations
Cette rumination constante génère un stress mental important et un sentiment d’emprisonnement intérieur
🔹 Fatigue physique et troubles de santé
La restriction alimentaire ou les comportements compulsifs entraînent souvent des carences nutritionnelles (vitamines, minéraux essentiels)
Cela provoque une fatigue chronique, un manque d’énergie et une baisse générale de la vitalité
Les troubles hormonaux sont fréquents : irrégularités menstruelles, troubles thyroïdiens, déséquilibres liés au stress
Les vomissements répétés (boulimie) peuvent causer des problèmes dentaires (érosion de l’émail), des brûlures d’estomac et des troubles digestifs
Une alimentation déséquilibrée et l’obésité peuvent entraîner un risque accru de diabète, de maladies cardiovasculaires et de surcharge des organes (foie, reins, cœur)
Ces impacts peuvent s’aggraver avec le temps, mettant en danger la santé globale
🔹 Isolement social
Pour éviter le jugement ou le malaise lié aux repas en groupe, la personne tend à s’isoler socialement
La peur d’être confrontée à la nourriture, aux regards ou aux questions pousse à refuser invitations et sorties
Cette solitude renforce souvent le mal-être et le cercle vicieux des TCA
Les relations familiales et amicales peuvent se détériorer à cause du manque de communication ou des incompréhensions
🔹 Instabilité émotionnelle
Les émotions vécues sont souvent intenses et fluctuantes : culpabilité après avoir mangé, honte de son corps ou de ses comportements, mais aussi soulagement temporaire lors des crises ou restrictions
Ces hauts et bas émotionnels peuvent laisser place à un vide affectif profond, un sentiment de déconnexion avec soi-même
Cette instabilité rend difficile la gestion quotidienne des émotions et impacte la qualité de vie
🌀 Mon approche pour accompagner grâce
aux thérapies brèves et au coaching
Mon accompagnement ne porte pas seulement sur l’alimentation, mais sur la personne dans sa globalité : son histoire, ses pensées, ses émotions, ses comportements...
🔹 Mieux se connaître
Nous explorons vos qualités, valeurs, forces, ressources et besoins profonds pour retrouver un équilibre loin des injonctions extérieures. C’est la première étape pour renouer avec une estime de soi authentique et un amour de soi durable.
🔹 Comprendre le lien émotions-alimentation
Je vous accompagne à identifier ce qui se cache derrière vos comportements alimentaires (stress, peur, colère…) pour agir à la source plutôt que sur les symptômes. Ce travail de conscience permet de mieux comprendre vos émotions, vos pensées, vos réactions et les stratégies que vous mettez en place pour faire face.
🔹 Reprogrammer ses pensées
Avec des outils issus des thérapies brèves (TCC, PNL, Analyse Transactionnelle), nous transformons les croyances limitantes en une voix intérieure bienveillante.
🔹 Retrouver un rapport apaisé avec son corps
Ensemble, nous travaillons à apaiser votre rapport au corps en comprenant le lien entre émotions, image corporelle et estime de soi.
🔹 Structurer le quotidien
En allégeant la charge mentale via une meilleure organisation des repas et des rituels doux, on réduit le stress et les compulsions.
🌀 Le rétablissement est possible
Les spécialistes parlent souvent de guérison. Moi, je préfère le mot rétablissement.
La finalité reste la même : retrouver une vie sans compulsion, ni restriction.
C'est un chemin qui demande du temps, de la patience, parfois des rechutes…
Je sais de quoi je parle : j’ai moi-même traversé des compulsions alimentaires, et je sais combien le rétablissement peut être difficile…
Pour se rétablir, il est essentiel d’être entourée d’une équipe de professionnels formés aux TCA : diététicien·ne, psychiatre, sophrologue, thérapeute, psychologue, coach...
Les groupes de soutien peuvent également aider à se sentir moins seule.
Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, sachez qu’il existe de l’aide et que vous n’avez pas
à traverser cela seule 🩷
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